Naguère phénomène concernant les espagnols, les italiens et les portugais qui vinrent sur notre territoire pour pouvoir trouver un travail, ce qui leur était impossible dans les pays d’origine, voilà qu’il concerne de plus en plus la France.

L’absence de perspectives réelles et sérieuses dues principalement à un chômage massif mais aussi à une mobilité sociale devenue quasi inexistante poussent un nombre croissant de jeunes surnommée la génération Mitterrand car née au début des années 1980, à faire leurs valises. Ainsi, on estime que pas moins de 2 millions de français vivraient désormais à l’étranger, si l’on tient compte de ceux qui ne sont pas immatriculés. Selon les analystes, ce nombre devrait augmenter de 50 % d’ici 2020. Par ailleurs, un sondage inquiétant paru dans le journal 20 minutes montre que près de la moitié des jeunes qui sont partis à l’étranger ne souhaitent plus jamais revenir à la mère patrie, sûrement pour tout un tas de raisons.

L’expatriation est-elle une chance pour la France ? La question peut paraître saugrenue et pourtant elle l’est indéniablement pour plusieurs raisons : elle favorise la mobilité géographique, alors même qu’on décrivait auparavant les français comme casaniers. Elle favorise l’enrichissement culturel par le biais de la découverte de nouvelles cultures, mais aussi de nouvelles méthodes de management, de commerce qui peuvent pourquoi pas, se décliner en France et contribuer à la faire évoluer. Enfin, elle a le mérite de montrer aux français le monde tel qu’il est et pousser notre pays à un changement progressif des mentalités, tant sur le plan politique qu’économique, ce qui assurerait alors la croissance, les emplois de demain.

Donc oui, malgré tout, l’expatriation demeure une chance pour la France même si on peut regretter que ce soit trop souvent une obligation pour certains d’évoluer et non un véritable choix en terme d’emploi ou de carrière professionnelle.