• Le naufrage culturel

    Edouard Herriot disait que la culture est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié. Pour autant, l’actualité nous laisse à penser que l’homme moderne risque bientôt de ne plus pouvoir s’y appuyer.   

    Naguère, sous la IIIème République et ses hussards, le ministère de l’Education se nommait ministère de l’Instruction. Fils et filles de pauvres comme fils et filles de milieu aisé, tous étaient logés à la même enseigne et devaient savoir lire, écrire, compter. Il suffit de comparer des textes écrits par des enfants de milieux différents de cette époque pour s’apercevoir très vite qu’ils sont tous identiques. Ainsi, la culture, comme l’enseignement des départements et de leurs préfectures et sous-préfectures, était la chose la mieux partagée. Une époque où l’on pouvait grâce à l’école, passer d’un milieu social à un autre et devenir un français moyen, selon la formule d’Edouard Herriot. Le rêve de chaque famille française de cette époque, c’était de pouvoir inscrire ses enfants dans une grande école afin qu’ils puissent goûter aux délices d’une vie plus confortable, plus belle encore. 

    La mécanique s’est grippée : les évènements de mai 68 sont passés par là, tant et si bien que sous l’égide d’un certain Bourdieu, qui considérait l’éducation d’alors comme bourgeoise et inégalitaire, on décida progressivement de ne plus enseigner l’histoire, la géographie, la littérature, comme on le concevait autrefois. Ainsi, plutôt que d’élever tout le monde vers le haut, on a pris le parti en haut lieu de faire l’inverse. Tout ce qu’on réussit les supporters de Bourdieu, c’est de rendre l’école encore plus inégalitaire qu’auparavant, car si les français de milieu modeste n’ont plus accès au savoir comme naguère, tel n’est pas le cas de ceux qui sont les plus favorisés.

    Entre l’art moderne et ses artistes qui ont pris le parti d’établir leurs œuvres dans le château de Versailles, contribuant à le défigurer et à effrayer un grand nombre de touristes, entre les émissions de télé-réalités plus voyeuristes les unes que les autres, la palme remportée par Dilemme et Carré VIP, entre le festival d’Avignon populaire autrefois, devenu si élitiste, si outrancier qu’il en insulte la mémoire de Jean Vilar, on est en droit de s’interroger, de se demander où tout cela nous mène, si c’est bel et bien cette vision de la société que l’on souhaite pour ses enfants. On dit les français nostalgiques des années fastes… et si finalement, par un mouvement de balancier, nous prenions le parti de renouer avec ces valeurs qui semblent aux yeux de certains perdues à tout jamais, avec l’authenticité ? La lecture d’un livre plutôt que Secret Story. Les charmes de la campagne plutôt qu’une galerie marchande d’un centre commercial géant. La famille plutôt que le choix d’un individualisme solitaire exacerbé par la mondialisation.


  • Commentaires

    1
    ressonus
    Samedi 26 Janvier 2013 à 17:50
    Il est bien évident que pour nos dirigeants,il est plus facile de diriger des analphabètes et donc aucun effort ne sera fait.Les pays communistes ont déjà utilisés cette formule. Il faut dire que comme ont à déjà fait perdre toutes ambitions aux jeunes ,cela est maintenant plus facile.  
      • Lama1983 Profil de Lama1983
        Samedi 26 Janvier 2013 à 22:56
        Et plus ça va mal plus ils terrorisent ceux qui ne pensent pas comme eux augmente flicage réglementations sans mêle parler de leur folie taxatrice
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