• Etre riche, c'est mal

    Faut-il y voir l'influence du catholicisme ou encore de la pensée marxiste ? Reste que la richesse est très mal vue en France, quand elle n'est pas rejetée. A tel point que si l'on devait réaliser un film, on imaginerait sans peine le scénario : le riche serait forcément vieux, aigri, cupide, près de ses sous, passant ses journées à persécuter ses salariés, leur faisant supporter des cadences toujours plus infernales... alors que le pauvre lui serait généreux, ouvert, militerait du côté des salariés et en prime, coucherait avec la fille du patron, qui ne supporterait plus son père !

    Il y a d'autres raisons qui explique cette méfiance des français envers les riches : lorsqu'on subit de plein fouet une délocalisation imposée par le big boss parce que ce dernier veut s'implanter en Europe de l'Est en vue de faire plus de bénéfices, on ne pourra pas avoir une image positive de celui-ci. Lorsqu'on n'obtient pas dix euros de plus pour des tickets restaurants tous les mois alors que le patron s'en va avec un parachute doré de quarante millions d'euros, on aura légitimement de la rancoeur envers lui.

    Mais en dehors de ces abus qui existent et qui alimentent cette hostilité, il y a aussi le poids de notre histoire : nous avons quasiment tous été, que nous ne le voulions ou non, fils d'artisants ou de paysans, sous l'Ancien Régime. L'attachement à la terre, ses racines, le culte de l'effort, du mérite sont des valeurs qui ne nous ont laissés jamais insensibles et qui sont encore aujourd'hui d'actualité.

    Vous pensez que la France a changé ? Pourtant, depuis l'instauration de la Vème République, voulue par le Général de Gaulle, l'essentiel de nos Présidents symbolisent... le terroir. Georges Pompidou est de l'Allier, Valery Giscard d'Estaing du Puy de Dôme, qui font partie de la même région, l'Auvergne. François Mitterrand, de la Nièvre, la région Bourgogne. Quant à Jacques Chirac, de la Corrèze, département du Limousin, comme François Hollande d'ailleurs ! Que symbolisent ces départements, ces régions sinon la ruralité, le terroir mais aussi et surtout nos racines ? Si la France a changé, elle conserve son identité.

    La France est un pays où l'on préfère le culte de l'effort, du mérite, du travail plutôt que la rente et la spéculation ; un pays où il est plus noble d'être professeur des écoles ou ingénieur que de travailler dans la finance. On ne changera pas la France mais le veut-on vraiment ? Tient-on à tout sacrifier au nom de l'argent et du matérialisme ou préfère-on rester nous-mêmes avec nos défauts mais aussi et surtout nos immenses qualités ?


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