Pour le touriste qui se rendrait un jour dans le sud de l’Italie et qui découvrirait ses sublimes paysages, ce serait probablement incompréhensible, et pourtant… appelé le mezzogiorno, le sud de l’Italie est un peu notre Nord à nous.

Connaissant de réelles difficultés mais aussi un nombre considérable de chômeurs, il est tant caricaturé qu’un parti politique a même été créé dans les années 1990 sous l’impulsion d’Umberto Bossi, qui réclame rien de moins que l’indépendance du Nord de l’Italie, traversant la Plaine du Pô. Son argumentaire ? Le Nord, véritable poumon économique du pays, si riche, si industrialisé, ne veut plus payer pour le Sud, d’où son combat acharné pour une Italie fédérale. La capitale italienne est ainsi surnommée Roma la ladrona, Rome la voleuse, au motif que la Lombardie paie beaucoup d’impôts et ne reçoit jamais rien en retour.

Néanmoins, on serait tentés de dire qu’il est normal que la capitale donne plus pour les régions pauvres que pour les régions les plus riches qui par nature, n’ont pas besoin d’être aidés. La même logique prévaut en Espagne, avec la région catalane qui ne veut plus payer pour les régions espagnoles les plus sinistrées, comme l’Andalousie. On pourrait aussi citer la Belgique entre les flamands et les wallons. Fort heureusement, la France a été préservée par ce phénomène.

Il n’en demeure pas moins qu’il est toujours amusant dans le cas italien, de voir ces mêmes politiques dénigrer le Sud, le traiter de tous les noms et passer leurs vacances le plus tranquillement du monde à Porto Cervo, qui est certes le Saint Tropez local, mais qui se situe en… Sardaigne ! Finalement, le Sud n’est pas si horrible qu’il en aurait l’air, à leurs yeux.