• Comme j'ai pu l'écrire dans un précédent article, la crise économique qui nous a tous frappés si durement est avant tout de la responsabilité du secteur financier, qui a joué à l'économie casino, avec la complicité d'agences de notation mais aussi des gouvernements successifs. Nous en payons le prix à présent au vu du nombre d'emplois détruits, du chômage de masse, de la désertification de villes entières mais aussi de la misère humaine. Nous avons vu des mouvements de contestation populaire se lever en Grèce, en Espagne et au Portugal, contre les plans d'austérité infligés à la population et imposés avant tout par le FMI. Rappelons aussi que lorsqu'on a renfloué la Grèce, c'est avant tout les banques qui en ont profité, les mêmes qui ont oublié la crise et se distribuent aujourd'hui des bonus mirobolants comme on peut le voir dans le Figaro http://economie.lefigaro.fr/_societes/bonus-banque.html


    Ainsi, l'on vient à se demander si le secteur financié, totalement libéralisé avec les années, ne devrait pas être assujetti à une taxe, notamment concernant les transactions financières. http://www.novethic.fr/novethic/finance/debats/une_taxe_transactions_financieres_bientot_en_europe/133129.jsp  on imagine sans peine les recettes qui pourraient découler d'une telle taxe, même si celle-ci était infimes, qui pourraient être utilisées ensuite comme bouclier social en Europe, mais aussi pourquoi pas, pour assurer le développement de l'Afrique. Par ailleurs, on peut être en droit de s'interroger s'il ne serait pas bon que les bonus des traders soient eux aussi taxés à hauteur de 90 %, en vue de limiter les abus.   Par aille


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  • On se souvient de l'époque des hussards de la IIIème République, où la récompense de l'effort,du mérite, l'ascenseur social avaient un sens. Une époque révolue pour Luc Chatel qui interrogé par les médias, se félicitent que nous ne soyons plus au temps où Jules Ferry disait " à cette heure ci, tous les enfants font une dictée ".

    A cette époque, un élève issu d'un milieu défavorisé ou modeste, devenait un petit bourgeois ou encore un français moyen, comme les surnommait alors le maire de Lyon, Edouard Herriot. Ils pouvaient espérer qu'un jour, leurs propres enfants pourraient intégrer une grande école et s'élever socialement. Le système scolaire fut alors méritocratique, puisque tout le monde était logé à la même enseigne, disposait des mêmes bases, et jouait son rôle d'ascenseur social. Par ailleurs, il n'était pas question d'éduquer les enfants, ce qui était la prérogative des parents, mais de les instruire, la nuance étant importante.

    Aujourd'hui, notre système éducatif a démissionné : beaucoup d'enfants ne savent ni lire, ni écrire, ni compter et bien sûr, ce sont les plus modestes, les plus démunis qui en font les frais. A côté de cela, les enfants issus de milieux aisés, favorisés, peuvent solliciter l'aide de professeurs travaillant dans le cadre de sociétés privées comme Acadomia, qui les aideront à progresser, soit à domicile, soit dans des locaux. Nous nous trouvons donc dans un système à deux vitesses. Au final, nous constatons que la plupart des grandes écoles ne comptent que des élèves issus de milieux favorisés, quant aux universités, elles sont payées par les familles modestes au profit des jeunes faisant partie des classes moyennes. La droite s'est toujours accomodée de cette situation, privilégiant les grandes écoles sélectives au détriment des universités, ou même des lycées de province. Malheureusement, les enfants des familles modestes sont de leur côté, totalement oubliés, laissés pour compte.

    Il serait pourtant bon que l'école revienne à sa mission principale, qui consiste à instruire les élèves, leur apprendre les bases, leur permettre de s'élever socialement. Il serait bon aussi que 70 à 75 % des élèves des universités, des écoles de commerce ou encore des grandes écoles soient boursiers, ce qui permettrait sûrement de rétablir un ascenseur social en panne. Tout comme il serait bon que l'on prenne différentes mesures pour encourager les voies professionnelles, qui conduisent généralement à l'emploi, et assurer la création d'entreprises notamment dans les quartiers difficiles. Il faut savoir que le département de la Seine Saint Denis est celui où il y a le plus de création d'entreprises. Comment mieux dire que la plupart de ceux qui y vivent veulent s'en sortir ? Pourquoi ne pas privilégier une politique stratégique visant à assurer le dynamisme des petites et moyennes entreprises, qui sont celles qui précisément, créent de l'emploi en France.

    Bien sûr, il est nécessaire d'avoir de la volonté, du courage politique pour à mener à bien des réformes qui sont soutenues aussi bien à droite qu'à gauche et qui iront nécessairement dans l'intérêt de ceux qui en ont plus besoin, qui rétablirait une égalité réelle des chances et permettrait à tous, par son effort et son mérite, de progresser. Nous n'avons plus droit à l'erreur, auquel cas, si rien n'est fait, le malaise social, démocratique, la défiance des élites n'ira qu'en s'accroissant. La résolution de ce problème constitue donc un véritable défi pour l'avenir. 


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  • Je recommande la lecture du magazine Courrier International sur lequel je suis tombé et qui consacre un dossier spécial sur les jeunes stagiaires en entreprise, que vous pouvez commander ici : http://www.courrierinternational.com/magazine/2011/1075-profession-stagiaire

    On y apprend ce qu'au fond, on savait déjà, plus ou moins : depuis 1990, certaines entreprises, dans une logique de réduction de coûts, ont décidé de recruter un nombre croissant de jeunes comme stagiaires, en vue de bénéficier d'une main d'oeuvre docile et bon marché. C'est ainsi que des jeunes qui travaillent douze heures par jour, sont payés au lance-pierres et se retrouvent dans des conditions sociales précaires, vivant dans des logements insalubres. Pour beaucoup, leurs parents sont d'une aide précieuse en vue de leur permettre de s'en sortir mais aussi de vivre... car sans eux, on imagine sans peine que faute de revenus suffisants, ils seraient contraints de vivre dehors, ou d'errer de foyer en foyer. Je me souviens encore du témoignage de cette fille ( qui avait fait une école de commerce ! ) à qui on proposait un stage à Paris payé 400 euros par mois, et qui avait eu cette interrogation de bon sens : " comment voulez-vous que je vive avec ça ? " Le gars lui a répondu : " il faut savoir ce que vous voulez ! "

    On en vient à se demander, parfois, si cet épineux problème de société dont se désintéresse totalement la gauche comme la droite, à peu de choses près ( vous y apprendrez, dans le magazine cité plus haut, que des directives sociales en faveur des jeunes stagiaires anglais ont été refusées non par par le gouvernement Cameron actuellement en place, mais par celui de Tony Blair ) arrange tout le monde : les chefs d'entreprise, assurément, qui peuvent bénéficier d'une main d'oeuvre très rentable, qui fait le boulot d'un salarié permanent sans être rémunérée, ou si peu... Les hommes politiques, qui se réjouissent que des jeunes entrent dans le monde du travail, même s'ils oublient dans quelles conditions... ne disent-ils pas : mieux vaut un emploi même précaire, que rien du tout ? Les syndicats enfin, car cela permet de protéger leurs membres qui ont déjà un emploi, au détriment des stagiaires qui ne sont là que pour un certains laps de temps... en gros la flexibilité pour les uns, la sécurité pour les autres...

    On en vient à se demander, finalement, si à l'image de l'expression " demain on rase gratis ", demain on ne travaillera pas aussi gratis. 


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  • Bien sûr, je suis conscient des raisons qui ont poussé les hommes politiques à bâtir des villes nouvelles ou même des quartiers composés de grands ensembles, que ce soit dans la banlieue parisienne ou dans des villes comme Marseille, Toulouse ou Grenoble : il fallait faire face à l'explosion démograophique que connut la France lors des Trente Glorieuses http://www.ina.fr/fresques/jalons/fiche-media/InaEdu01081/la-construction-des-grands-ensembles-a-la-peripherie-des-grandes-villes-la-remise-en-cause.html

    Seulement, avec le recul que nous en avons aujourd'hui, quelle erreur monumentale ! A l'origine, il était question de créer une sorte d'utopie sociale, où cohabiteraient, dans un seul et même quartier, des personnes de milieux différents, aussi bien défavorisés que favorisés. Le nom qu'on retient principalement derrière ce type de projet idéaliste est celui que d'aucun surnommaient le Corbusier http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Corbusier

    Ainsi, des professeurs d'école, d'université, mais aussi des cadres, ingénieurs, se sont installés dans ces grands ensembles. Néanmoins, très vite, suite au choc pétrolier, ces quartiers ont mal tourné http://www.depresdeloin.eu/2010/07/la-villeneuve-de-grenoble-du-reve-au-cauchemar/ les couches supérieures ont commencé par quitter le quartier, suivies ensuite par les classes moyennes, excédées par la délinquance. Du coup, ces quartiers se sont encore plus ghettoisés et sont le théâtre la nuit d'affrontements violents.Ainsi, au Mirail à Toulouse, on peut entendre des coups de feu en pleine nuit !

    L'erreur sans doute a été de concevoir des quartiers avec de tels grands ensembles qui les ont complètement repliés sur eux-mêmes et qui ont du même coup, favorisé la délinquance, le sentiment de ghetto urbain. Le maire de Toulouse de l'époque reconnait lui-même avoir échoué http://www.histoire-immigration.fr/la-cite/le-reseau/les-actions-du-reseau/2009-journees-europeennes-du-patrimoine/la-cite-du-mirail-a-toulouse au lieu d'être des lieux de vie, ils sont devenus avec le temps de véritables verrues pour les villes où ils se trouvent, foyers de chômage, d'exclusion mais aussi de délinquance, car s'y trouvent des traficants de drogue, qui ne cessent d'intimider la population.

    Il aurait mieux valu bâtir des immeubles plus petits, accessibles pour les automobilistes comme pour les piétons, sans aucune dalle, bref comme un quartier résidentiel classique, qui mélangerait logements sociaux avec des immeubles résidentiels, mais aussi de standing, quitte à ce que ces quartiers soient plus étendus. Il aurait fallu aussi créer de véritables commerces de proximité de toutes sortes, aussi bien bon marché que moyenne gamme, mettre en place des structures publiques comme des commissariats, etc... en vue de mieux lutter contre la criminalité.    
     


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  • Plus ça passe, plus j'en viens à penser qu'il faudrait rétablir le septennat, mais à condition que cela concerne aussi bien les présidentielles que les législatives. Vous vous demandez pourquoi ? Je m'explique : lorsqu'un homme ou une femme emporte la Présidence de la République, les cent premiers jours vont être déterminants. Il devra donc mener des réformes courageuses, structurelles. Seulement ces réformes prendront du temps dans leur mise en oeuvre, dans leur application, et ne produiront leurs effets que bien des années plus tard.

    La France est à la croisée des chemins. Elle a besoin d'un redressement national fort qui prendra des années avant que ce pays renoue avec la prospérité qui fut la sienne ( surtout avec la crise que l'on traverse ). L'idée serait aussi de concilier les élections municipales avec les présidentielles et législatives, en vue de réduire les soubresaults, aléas électoraux.

    Bien sûr, ce n'est pas tant et on l'aura compris, le septennat en lui-même qui résoudra les problèmes de notre pays. Il faut une volonté politique forte, comme elle fut incarnée par le Général de Gaulle en son temps, de briser les corporatismes, d'agir en faveur non pas d'un camp, d'une clientèle bien définie, mais de l'intérêt général. Rappelons que le Général de Gaulle disait : " je n'aime pas les socialistes car ils ne sont pas socialistes, je n'aime pas les miens car ils aiment trop l'argent " La France a besoin d'un homme ou d'une femme d'Etat, ne pensant pas à sa réélection mais agissant pour la prochaine génération.   


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